Nội dung text 8. Rôle du laboratoire dans le suivi du traitement antibiotique (Réo, R.S)
RYM SAD DELL 1 Rôle du laboratoire dans le suivi du traitement antibiotique Pr. H.ZIANE Rappel sur les critères de prescription d'une antibiothérapie: Avant la prescription d'un traitement antibiotique, le clinicien doit répondre à un certain nombre de questions: 1.Dois-je prescrire un antibiotique? 2.Si oui, quel antibiotique? 3.Comment? 4.Comment juger de l’efficacité? Une prescription correcte et judicieuse doit répondre aux 4 critères énumérés ci-dessous: 1-Infection bactérienne: Le clinicien s'aidera d'arguments cliniques et bactériologiques en se basant sur les résultats du laboratoire et notamment l'identification du germe responsable de l'infection. La connaissance de l'épidémiologie des agents étiologiques des infections ainsi que de leur sensibilité aux ATB permettent de guider vers un choix d'ATB adapté. 2-Choix de l'ATB: doit tenir compte du : Bactérie en cause(spectre), Site infectieux (biodisponibilité), Terrain du patient (la présence d'une pathologie sous-jacente: immunodépression,diabàte) Le laboratoire intervient pour identifier le germe, apprécier sa sensibilité aux ATB, et étudier l'efficacité d'une antibiothérapie. 3-L'administration de l'ATB: nécessitent des connaissances sur: Terrain du patient, Pharmacocinétique, Type d’infection (locale/disséminée) 4.Le suivi du TRT ATB: il est nécessaire et permet de juger de son efficacité et de sa toxicité. "Rôle du laboratoire à chacune des étapes" Bactéricidie/Bactériostase: Interaction antibiotique / bactérie 1.Effet létal(mortel)de l’antibiotique= bactéricidie quantifiée par la concentration minimale bactéricide « CMB ». 2.Ralentissement de la croissance bactérienne: bactériostase; quantifiée par la concentration minimale Inhibitrice « CMI ». I . Tests de sensibilité aux antibiotiques: - Le test doit être pratiqué sur une souche pure. - Culture bactérienne jeune de 18-24h - Inoculum bactérien : 0.5MF - Le milieu de culture utilisé : Mueller Hinton liquide ou solide, simple ou additionné de sang. - Le choix de la technique se fera selon une chronologie: de la plus simple à la plus élaborée - Conditions d’incubations variables selon la bactérie. 1. Antibiogramme: - La méthode utilisée est la méthode de diffusion en gélose avec des disques. - Le principe du test: consiste à utiliser des disques en papier buvard imprégnés d'une concentration fixe d'ATB. - Ces disques sont déposés à la surface d'une gélose inoculée par une suspension bactérienne contenant une quantité fixe de bactéries (inoculum). - Après une incubation à 35 degré pendant 18-24 heures, il s'établit un gradient de concentration entre la culture bactérienne et la diffusion du disque et qui s'exprime par un diamètre d'inhibition de la culture.
RYM SAD DELL 2 La mesure de ce diamètre permet de classer la bactérie après comparaison des diamètres à une table de lecture dans 3 catégories : Sensible : les souches S sont celles pour lesquelles la probabilité de succès thérapeutique est forte, à condition de respecter les autres conditions pharmacodynamiques. Intermédiaire : les souches I sont celles pour lesquelles le succès thérapeutique est imprévisible. La valeur de la CMI pour ces souches n'est pas prédictive. Résistante: les souches R sont celles pour lesquelles il existe une forte probabilité d'échec thérapeutique. On ne peut s'attendre à un effet thérapeutique quel que soit le traitement. Avantages: rapidité et reproductibilité. Inconvénients: étude de bactériostase, manque de précision, tient compte des doses mais pas du site infectieux. 2. Tests rapides: 2.1. Chromatographiques: - Test complémentaire à l’antibiogramme - Obligatoire pour certaines espèces bactériennes (Haemophilus, Neisseria gonorrohoeae) - Test à la nitrocéfine: est une céphalosporine (ATB) chromogène qui scindée par une ß-lactamase, libère une substance chromogène (colorée). - Principe: déposer une colonie sur un disque imprégné de nitrocéfine, lorsqu’il y a production de β-lactamase par la bactérie, il y a apparition d’une coloration rouge sur le disque. 2.2. Moléculaires: Détection des gènes de résistance aux antibiotiques. - Techniques utilisées : hybridation avec des sondes nucléiques ou l’amplification par PCR . Exemples : Gène mecA: Résistance à l’oxacilline chez Staphylococcus aureus Gènes vanA, vanB et vanC: Résistance aux glycopepetides chez Enterococcus spp. Avantages: - Rapide, spécifiques et sensibles. - Complètent les méthodes phénotypiques - Intérêt pour les bactéries à croissance lente ou difficilement cultivables - Appliquées directement sur les produits pathologiques, réponse plus rapide, notamment en cas d’infection sévère. Inconvénients: - Détection des gènes non exprimés par la bactérie (c.a.d qu'on peut détecter des gènes de résistance alors que la bactéries a un phynotype sensible) - Ne permettent pas la détection de nouveaux mécanismes de résistance, à la différence de
RYM SAD DELL 3 l’antibiogramme « classique ». 3. Etude des concentrations minimales inhibitrices (CMI): -C'est la plus faible concentration d’antibiotique qui inhibe une culture visible à l’œil nu. Elle définit la bactériostase. CMI plus précise qu’avec les disques d’antibiotiques. Indications: - Infections sévères, - étude de la sensibilité de Streptococcus pneumoniae aux β-lactamines, - étude de la sensibilité des Staphylocoques et Entérocoques aux glycopeptides,....etc. - Méthode par dilution: Principe :consiste à mettre un inoculum bactérien fixe (105 UFC/ml) dans une série de dilution de l’antibiotique. -Un tube sans antibiotique servira de témoin. -Elle se pratique en: -Milieu liquide: (en tubes ou en microplaques) -Milieu solide: l’antibiotique est incorporé dans la gélose; chaque boîte de Pétri correspond à une concentration donnée d’antibiotique. Il est possible de tester plusieurs souches déposées sous forme de spot sur la même série de boîtes. -La CMI déterminée, permet de classer la bactérie en S, I ou R Avantages : technique précise, - Donne un résultat quantitatif en mg/l ou en μg/ml. - Utile dans les infections sévères ou quand les foyers infectieux sont peu accessibles. Inconvénients: technique longue, lourde et coûteuse. -Détermination automatisée de la CMI: - Certains automates utilisés pour l’étude de la sensibilité aux antibiotiques rendent des résultats de CMI. - Des galeries contenant une gamme de concentration par antibiotique sont inoculées avec une suspension de la bactérie à étudier. - Après incubation dans l’automate, des CMI seront déterminées. - Trois automates : le Phoenix (Becton Dickinson), le Vitek 2 (bioMérieux) et le Microscan (Siemens). -Méthode par diffusion: - Pour alléger cette technique, des bandelettes de plastique imprégnées d’un gradient prédéfini de concentrations croissantes d’antibiotique sont utilisées. - Les bandelettes E-Tests® (bioMérieux) et MICE® Tests (Oxoid) sont commercialisées. - La technique d’ensemencement est identique à celle de l’antibiogramme. - Après une incubation à 35° pendant 18-24 heures, une ellipse d’inhibition symétrique centrée le long de la bandelette se forme. - La lecture de la CMI est effectuée au point d’intersection de l’ellipse d’inhibition et de la bandelette. Avantages: technique facile à réaliser, Inconvénient : coût élevé
RYM SAD DELL 4 4. Etude de la concentration minimale bactéricide (CMB): -C'est la plus faible concentration de l’antibiotique bactéricide c'est-à-dire qui lyse les bactéries (≤0,01% de survivants). Elle définit la bactéricidie. -Principe : -dénombrer le nombre de bactéries survivantes à partir de la dilution de l’ATB correspondant à la CMI. -Une gamme de concentration est réalisée comme pour la détermination de la CMI. Le même jour, une numération de l’inoculum de départ (tube témoin sans antibiotique) est effectuée en réalisant 4 dilutions de 10 en 10 qui seront chacune ensemencées en strie sur une gélose. -Après incubation à 35°C pendant 18 h, les colonies seront dénombrées et le nombre d’UFC(unité formatrice de colonie) à la dilution 1/10000 correspondra à 0,01% de l’inoculum de départ. -Après 18 h d’incubation à 35°C, tous les tubes qui ont une concentration d’antibiotique ≥ à la CMI seront repiqués sur gélose en stries. Après 18 h d’incubation à 35°C, les colonies présentes sur chaque strie sont comptées et comparées à la numération de l’inoculum de départ. -La CMB est la plus faible concentration d’antibiotique pour laquelle le nombre de colonies bactériennes est ≤ au nombre de colonies présentes sur la dilution de l’inoculum de départ (≤0,01%). Une vidéo très utile pour bien comprendre: https://youtu.be/1knLutVGwhU -Un antibiotique est bactéricide: rapport CMB/CMI <2 (la valeur de sa CMB est proche de celle de la CMI ). -Antibiotique est bactériostatique : CMB/CMI < 32, -Souche dite tolérante: s’il s’agit d’un antibiotique bactéricide avec un rapport CMB/CMI >32. Indication CMB: infection grave telle que l’endocardite infectieuse Cinétique de bactéricidie : vitesse de bactéricidie, consiste en un dénombrement dynamique au cours du temps (2, 4, 6 heures) de bactéries survivantes à partir de bouillons contenant l’antibiotique à étudier. Inconvénient : méthode lourde, non réalisée en routine. 5. Etude des associations des antibiotiques: Indications: - Elargir le spectre - Obtenir une synergie - Augmenter l’effet bactéricide lors d’infections sévères (endocardites, bactériémies, arthrites, infections sur matériel...) - Couvrir une infection polymicrobienne. - Les infections à BMR, BHRe - Eviter l’apparition de mutants résistants - Diminuer la durée du traitement J0 : Gamme étalon (100; 10; 1; 0.1; 0.01 %), ensemencement, incubation. J0 : Incubation avec les ATB seuls et associés 2 à 2.