Content text A 238_Encyclopédie de la foi t.4_Rédemption-Virginité 1967.pdf
IMPRIMATUR Paris, le 29 novembre 1966 D. PÉZERIL, Vic. gén. L'édition originale de cet ouvrage a paru en allemand au Kôsel Verlag, Münich, sous le titre Handbuch Theologischer Grundbegriffe L'édition italienne paraît aux Editions Queriniana (Brescia) L'édition espagnole paraît aux Editions Guadarrama (Madrid) © Les Editions du Cerf, 1967 pour l'édition française
TOME I ADAM ADAPTATION ALLIANCE AMOUR ANALOGIE ANGE ANNÉE LITURGIQUE APÔTRES ARISTOTÉLISME ASCÈSE ATHÉISME AUGUSTINISME BAPTÉME CANON COIIIR COMMUNAUTÉ CONCILE CONCUPISCENCE CONFESSION CONFIRMATION CONNAISSANCE DE DIEU CONSCIENCE CONVERSION CORPORALITÉ CRÉATION CULTE ENCYCLOPÉDIE DE LA FOI TOME II TOME III ESPÉRANCE MAL ESPRIT SAINT MARIAGE ÉTAT MARIE ÉTERNITÉ MÉDIATEUR ARTICLES DU TOME TV ET" MÉDIATION EUCHARISTIE MÉDITATION MINISTÈRE ÉVANGILE EVÉQUE MISSION MONACHISME RÉDEMPTION . . . . . . . . . . . . . . 9 SIGNE/MIRACLE 228 EXCOMMUNICATION MONDE RÉFORME 26 SOUFFRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248 EXISTENCE EXPIATION MORALITÉ MORT RELIGION 45 SUBSTANCE . . . . . .* . . 256 FOI MYSTÈRE MYSTIQUE RELIGIONS SUBSTITUTIOI`i . . . . . . . . . . . 59 267 FRANCISCAINS MYTHE RÉSURRECTION SYMBOLE . . . . . . . . . . 277 (THÉOLOGIE DES) NATURE DE ,JÉSUS . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 TÉMOIGNAGE 285 GLOIRE NON-CHRÉTIENS RÉTRIBUTION . . . . . . . 83 TEMPS . . . . . . . . . . . . . 294 GNOSE OBÉISSANCE RÉVÉLATION . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 TENTATION 301 GRACE ONCTION DES MALADES ROYAUME DE DIEU . . . . . . . . . . . 97 THÉOLOGIE 310 HÉRÉSIE ORDRE SACERDOCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 THOMISME 322 HISTOIRE DU SALUT PAIX PAPE SACREMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 TOLÉRANCE 329 HISTORICITÉ HOMME PARDON SAGESSE TRADITION . . . . . . . . . . . . . . 141 337 HUMILITÉ PAROLE PARTICIPATION SAINTETÉ . . . . . . . . . 156 TRAVAIL . . . . . . . . ., 347 IMAGE PASTORALE SAINTS (CULTE DES . . . . . . . . . . . . . 166 TRINITÉ 358 IMITATION PATIENCE PATRISTIQUE SALUT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 UNITÉ 376 IMMORTALITÉ PAUL SATAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 VÉRITÉ 387 INCARNATION INSPIRATION PAUVRETÉ PÉCHÉ SCANDALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 VERTU 401 INTELLIGENCE PÉCHÉ ORIGINEL SCOLASTIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 VIE 406 ISRAËL PÉDAGOGIE PÉNITENCE SEXUALITÉ . . . . . . . . . 219 VIRGINITÉ . . . . . . . . . . 412 JÉSUS-CHRIST (SACREMENT DE) JOIE PERSONNE JUGEMENT PHILOSOPHIE ET THÉO- LOGIE APPENDICES JUSTICE JUSTIFICATION PIERRE PLATONISME ET NÉO- KÉRYGME PLATONISME PRÉDESTINATION Sigles des livres patristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423 433 LAÏC PRIÈRE Sigles des revues et des grandes collections . . . . . . . . . . LIBERTÉ PROMESSE PROPHÈTE Index des références bibliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 438 LITURGIE LOI PROPRIÉTÉ Index analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 533 LUMIÈRE PROTESTANTISME PUISSANCE Index des noms propres . . . . . . . . . . " < " , . . . 579
1 . Terminologie. "DEMPTION I . ETUDE BIBLIQUE . II . HISTOIRE DU DOGME III . ETUDE D'ENSEMBLE 1 . ETUDE BIBLIQUE L'idée de rédemption_gui ,présuppose du côté de l'homme une situa- tion dans laquelle il ne ut serac un etatmisé Me et sujet à la Îâort, joue ansrKi~ture un rb1é central. Dans PAT, les groupes de mots employés de préférence pour indiquer l'acte rédempteur sont gal .;,, pââh, "sï a La première forme verbale signifie « aider x, « assister », « sauver », « venir en aide A et indique fréquemment l'intervention libératrice de Dieu, secours et salut pour l'individu ou le peuple. La rédemption est ainsi caractérisée comme un simple acte d'aide et de libération de la part de Dieu, quj, en vertu de sa miséri- corde, de sa justice ou de sa sainteté*, décide l'acte rédempteur. Piddb est un terme emprunté au droit commercial. Il signifie « payer la rançon », « délivrer » et trouve son emploi dans le rachat de la vie d'un homme ou d'un animal, qui, selon le droit sacral, appartient à la. divinité (Ex. 13, 15; Nb. 3, 12 ; 1 S. 14, 45 et passim) . Quand il est dit de Dieu qu'il a racheté son peuple (de la servitude d'Egypte Dt. 9, 26 ; 15, 15 ; 21, 8) ou des individus (par ex. : 2 S. 4, 9 ; Jr. 15, 21 ; Os. 7, 13 ; Jb 5, 20), on néglige intentionnellement de mentionner un prix d'achat, parce que Dieu, le Maître de la création*, rachète toujours par grâce*. Ga'al est un concept appartenant à la langue du droit fami- lial. Il est employé pour le rachat d'un bien de famille (Lv. 25, 25 s.) ou de la vie de très proches parents (vengeance du sang : Nb. 35, 12 ; Dt. 19, 6 et passim) ou pour le mariage en cas de lévirat (Rt. 3, 9. 12). Quand Dieu est appelé go'êl de son peuple (par ex. Is . 41, 14), ce n'est pas parce qu'il sait que des liens du sang le lient à Israël*, mais parce qu'il s'est engagé spontanément envers son peuple par l'Alliance* qu'il a instituée. Les deux derniers verbes, quand ils sont employés pour indiquer l'acte rédempteur de Dieu, ont perdu beaucoup de leur sens originel et souvent ne signifient plus guère que « sauver », « déli- vrer a. L'AT connaît en outre une quantité d'images et de métaphores
10 RÉDEMPTION (par ex. : « protéger » : Is . 38, 17 ; « guérir » : Ps. 6, 3 ; « soutenir » Ps. 119, 116 ; c arracher à , : Ps. 144, 7. 10 ; c cacher » : Ps. 17, 8 etc.), qui présentent et chantent l'intervention salvatrice de Dieu sous des formes multiples. Dans le NT, la terminologie de la rédemption emploie, avec les verbe& ac5Cetv, auTpoûaOoct, c'est-à-dire « sauver *, = délivrer », les équivalents grecs des concepts utilisés de préférence par l'AT. Mais le NT connaît en outre une série d'autres expressions telles que « racheter » (1 Co. 7, 23 ; 2 P. 2, 1), « libérer » (Rm. 6, 18. 22 ; 8, 2. 21 ; Ga. 5, 1), réconcilier = (Rm. 5, 10 ; 2 Co. 5, 18-20) ou, pour décrire la rédemp- tion, cite simplement les biens auxquels, par elle, Dieu a., fait participer l'homme. 2. Ancien Testament. Selon FAT, opérer la rédemption est l'affaire exclusive de Dieu. Son action rédemptrice se manifeste surtout dans l'élection et l'histoire d'Israël . L'aïeul de la race, Abraham, a été racheté par Dieu (Is. 29, 22), c'est-à-dire qu'il a été conduit par Dieu hors du pays * en deçà du Fleuve », où ses ancêtres adoraient d'autres dieux (Jos. 24, 2). Depuis son élection, le peuple a pu s'apercevoir que Dieu intervenait pour le délivrer et le sauver, surtout dans les malheurs de la guerre et dans les tribulations venant de l'extérieur : il a livré en ses mains ses ennemis (cf. Jg. 3, 28 ; 4, 23 ; 7, 15 ; 8, 34 ; 1 S. 11, 13 ; 17, 46 et passim) . Mais l'acte rédempteur qui a laissé 'la. plus forte impression, c'est la libé- ration de la. servitude du pays d'Egypte, et la traversée de la mer Rouge (cf . Ex. 14 s.) . Avec le retour de l'exil, ces événements sont devenus le modèle et la préfiguration du salut des derniers temps (Jr. 23, 7 s . ; Is. 43,16-19 ; 51, 9 s.) . La rédemption qu'expérimente ou qu'appelle dans ses prières le pieux Israélite a pour objet les besoins et les dangers variés de la vie humaine ; c'est là surtout que se portent ses aspirations dans de nom- breux . Psaumes (49, 8 ; 144, 7 ; 17, 13 ; 30, 4 ; 40, 3 ; 17, 8 etc.) . Quand il prie pour demander le pardon* d'une faute et d'un péché* (Ps. 51, 3 s. ; 39, 9), sa prière est en étroite liaison avec la délivrance d'un malheur extérieur, parce que, d'après la doctrine vétéro-testamen- taire de la rétribution*, le bonheur et la prospérité sont considérés comme des signes de la justice* chez l'individu, mais le malheur et la honte, comme des signes de sa culpabilité. La délivrance d'une souffrance ter- restre présuppose que Fhomme a fait pénitence, et elle est sentie comme un arrêt de justice : l'homme peut alors, après avoir été délivré des mains de son ennemi, dire : « Mais moi, c'est avec le regard du juste que je contemple ta face » (Ps. 17, 15). Dans l'ère eschatologique du salut, Dieu délivrera son peuple 'non seulement du malheur extérieur, en ramenant de tous les pays les Israélites dispersés (Mi. 2, 12 ; Is. 11, 12 ; 54, 7 s. ; Jr. 32, 37 et pas- sim), mais aussi en opérant leur restauration intérieure. Il leur ôtera RÉDEMPTION 11 toutes leurs impuretés et toutes leurs idoles (Ez. 36, 25. 29) et les rachètera de tous leurs péchés (Ps. 130, 8 ; promesse*). Il veut leur donner un autre cceur* et mettre en leur âme un esprit nouveau (Ez. 11, 19 ; 36, 26 s.), il leur conférera une seule façon de pen- ser et de vivre (Jr . 32, 39 s.), conclura avec la maison d'Israël et la maison de Juda une nouvelle Alliance* pour qu'ils soient tous capables de le connaître (Jr . 31, 31-34 ; cf. 37, 26) . Il arrive parfois que l'attente de la rédemption s'étende aux dimensions du cosmos (Is . 65, 17) et de l'univers (Is. 66, 18-22 ; ML 1, 11) ; cependant l'idée d'une résurrec- tion corporelle qui donnerait la victoire sur la mort* n'apparaît que dans les écrits tardifs de l'AT (Dn. 12, 1-3 ; 2 M. 7). L'espoir en un roi messianique de la maison de David, qui exercera le droit et la justice et aux jours duquel Juda sera secouru et Jérusalem vivra en sécurité (Jr. 33, 15 s.), est vivace surtout chez les Prophètes * (cf. Is. 9, 6 ; Ez. 37, 22-24 ; Am. 9, 11 ; Za. 4, 6-14). Dans les manuscrits de Qumran, l'espérance de l'AT en la rédemption se trouve réduite dans la mesure où l'action salvifique de Dieu se limite à la communauté élue, aux « fils de la lumière » (cf. 1 QS 3, 25 - 4, 14). Mais c'est au sein de cette espérance que l'individu (1 QH 2, 23. 32. 35 ; 3, - 19 S) co%nme 'l'ensemble de la communauté (1 QM 10, 4. 8 ; 11, 3) disent recevoir ou implorer le secours de Dieu. Pour la fin des temps l'on eattend à être délivré de tous les ennemis du dehors 1 QM 10, 4), chacun espère la « couronne de gloire ainsi qu'un vête- ment somptueux; dans la lumière éternelle » (1 QS 4, 7 s.) . 3. Nouveau Testament. Dans le NT, ce qui caractérise l'idée de rédemption c'est que l'attente du salut se situe entièrement au plan religieux et que la réalisation du salut est indissolublement liée à la personne de jésus. Selon la prédication de Jésus, le point culminant ,du salut* est dans le règne de Dieu (Jésus-Christ* ; Royaume de Dieu*) . Jésus parle surtout de la goca&Xsloc, comme le lui permettent ses relations vivantes, personnelles, avec Dieu et ce qu'il sait de l'action salvifique de Dieu (Schnackenburg) le désir ardent que l'homme ressent de la rédemption ne peut être satis- fait que si la domination de Dieu triomphe sans limites. La rédemption s'adresse d'abord à ceux qui sont persécutés et opprimés ; eest ce que montrent les Béatitudes du Sermon sur la Montagne. La première et la dernière béatitude promettent la participation au royaume des cieux, tandis que les autres se contentent d'exprimer la même idée en dif- férentes images (Mt. 5, 3-10 ; cf . Mt. 25, 34 ; 8, 11 ; Mc 9, 43. 45 ; 10, 17. 30) . Durant cette ère du monde, à la domination de Dieu s'op- pose la domination de Satan* ; en chassant les démons (Mt. 12, 28 et paraL), mais aussi en faisant des guérisons et en ressuscitant des morts (Mt. 11, 5 et paral.), enfin par tout l'ensemble de sa prédication (ké- rygme*) Jésus fait savoir que les forces de la rédemption future ont déjà fait irruption dans le monde* : il garantit ainsi que la rédemption